Journal de Marathon : Semaine #13 — le récit (1ère partie)
Plus d’un mois après la fameuse course, je ne sais pas pourquoi j’ai procrastiné autant pour finir le billet de la dernière semaine. Peut-être parce que je ne crois toujours pas que c’est terminé et que j’ai voulu que ça dure plus longtemps, ou bien parce que je suis directement passé à d’autres choses et replongé dans le quotidien chargé. J’ai certes oublié quelques détails et ce billet sera évidemment différent de celui que j’aurais écrit quelques jours après la course. Je me penche dessus quand même, avec beaucoup de recul et de nostalgie.
J’ai entamé la dernière semaine en laissant le stress derrière moi. Ce qui a été fait l’a été et le stress ni les remords allaient changer grand-chose. J’ai tout de même pris des risques : j’ai joué au Padel lundi, j’ai aussi joué une partie jeudi tard le soir après la dernière séance chez Imen (Imen qui m’a supplié de ne pas le faire mais j’ai été vraiment têtu là-dessus). J’ai très mal dormi durant la semaine avec une presque nuit blanche du jeudi au vendredi. J’avais fait mes deux séances d’EF 45min les mardi et jeudi. J’ai eu de longues journées de travail mais je suis resté focus.
Vendredi (J-2) :
Le voyage jusqu’à Séville s’est bien déroulé et j’étais dans un très bon mood. C’est drôle combien chaque voyage est unique car la version de nous-même qui a pris l’avion est légèrement ou très différente de celle qui l’a pris la fois d’avant. Séville est très jolie. L’auberge que j’ai prise est super sympa et sa localisation est vraiment stratégique.
Je fais un petit tour, un dernier passage par Décathlon et hop, 20H au lit, histoire de récupérer. Le J-2 était agréable, à l’exception des colocataires qui ont fait beaucoup de bruit. C’est les risques des auberges et des dortoirs à 8 personnes.
Samedi (J-1) :
Réveil en douceur et petit déjeuner à l’auberge. Au programme, récupération des dossards, le plein de carbs et de protéines et repos. Attention à ne pas trop marcher pour ne pas alourdir les jambes à J-1 de la course. Séville commence à vibrer à l’approche de son fameux marathon. Syrine arrive ce matin et on y va ensemble au palais des congrès de Séville (ça ne s’appelle pas exactement comme ça). On prend un bus pour y aller et une fois sur les lieux, c’était vraiment la grande ambiance. Heifa m’a conseillé de ne pas trop m’attarder dans l’expo car c’est très grand et on ne peut pas se permettre de rester debout très longtemps.
Dossards et tee-shirts officiels entre les mains, nous prenons quelques jolies photos et on passe à la tâche suivante : des pâtes pour le déjeuner. Le retour a pris plus de temps vu que les bus étaient complets, il fait relativement chaud et on galère pour trouver un resto qui sert des pâtes. C’est tout à fait normal. C’est comme chercher un resto qui sert une bonne paella à Rome. Nous prenons finalement un bon déjeuner copieux et une bonne sieste avant de sortir faire les dernières courses.
On a décidé de cuisiner des pâtes au thon à l’auberge. Un vrai travail d’équipe et des pâtes succulentes comme résultat. Sur le toit de l’auberge, nous discutons avec ceux qui courent avec nous le lendemain et ceux qui sont venus pour découvrir le sud de l’Espagne. La magie des auberges réside dans ces rencontres. Des gens venus de tous les continents, qui se croisent par hasard dans un lieu et qui à 99.99% ne se reverront plus jamais. 21H30, il est temps de s’allonger.
J’ai fait en sorte de bien m’hydrater la veille sans tomber dans l’excès et me retrouver obligé à me lever la nuit pour aller aux toilettes. Je vous raconte ceci car ça va être décisif pour la suite.
Dimanche, jour de course :
Réveillé aux alentours de 5H, avant le réveil, je me prépare rapidement car j’avais tout arrangé la veille. Direction la cuisine pour un café histoire de profiter de son usage laxatif. Je me sentais un peu lourd à cause des pâtes d’hier et un passage par le petit coin était plus qu’important. Je ne pouvais pas me permettre de prendre le risque d’un mal de ventre ou un besoin urgent durant la course.
N’ayant pas pu aller aux toilettes, j’ai commencé à me déconcentrer et à avoir des idées noires. Je m’efforçais de rester concentré. J’ai pris mon petit déjeuner, j’ai parlé avec ceux qui allaient courir 42.2km dans un peu plus de 2H.
Il est 7H15, nous quittons l’auberge à pied pour nous diriger vers la ligne de départ du marathon de Séville 2024. Je fais des blagues pour oublier le stress qui commence à monter. À 8H, je dépose mon sac aux consignes et je fais la queue pour la première pause pipi d’une longue série.
Avec ses 15.000 participants, ce marathon reste quand même de taille moyenne comparé aux 60.000 de Paris, mais l’organisation était vraiment au top. Sans surprise aucune, tout était très bien indiqué et les bénévoles étaient au taquet pour n’importe quel besoin ou question.
Moins d’une heure nous sépare du coup de départ de cette course tant attendue.